Rencontrez la directrice du Studio Midwinter, Mary Olson
Grâce à notre récente acquisition de Midwinter Entertainment, Behaviour bénéficie désormais des talents de personnes comme Mary Olson, la super directrice du Studio Midwinter. Nous nous sommes assis avec Mary afin de lui poser des questions sur son parcours, les consoles qui lui ont fait découvrir l’univers des jeux vidéo, comment la musique expérimentale a aidé sa carrière, ce qu’elle pense de Behaviour jusqu’à présent et de son amour pour la soudure.
Dis-nous en plus à propos de toi. Où es-tu allée à l’école et quel a été ton premier emploi?
J’ai grandi dans une petite ville côtière appelée Encinitas, dans le comté du nord de San Diego. C’était un endroit génial où grandir. Je suis ensuite déménagée à Washington en 1990 pour étudier à Evergreen, une petite école d’arts libéraux située à Olympia. Mon premier emploi était assez trippant. Je travaillais dans une cantine en plein sur Moonlight Beach, à Encinitas. C’était incroyable. J’avais 14 ans et je pouvais aller me saucer dans l’océan pendant mes pauses. J’ai aussi travaillé dans un YMCA où ma mère travaillait en tant directrice de programme.
Quel jeu t’a fait découvrir les jeux vidéo?
C’était définitivement Pac-Man, Frogger et les jeux du début de la période des arcades comme Tempest et Asteroids. J’ai en plein l’âge des personnages de Stranger Things. J’ai grandi en allant jouer aux arcades le vendredi soir. Elles étaient dans le même stationnement que le cinéma, alors nos parents nous donnaient un peu d’argent de poche et nous y laissaient pour la soirée. Avec le recul, et en étant maintenant moi-même une maman, je me dis que j’étais peut-être un peu trop jeune pour être laissée à moi-même, mais c’était les années 70 et 80!
Avais-tu une console de jeu en grandissant?
J’avais un Atari 2600, mais j’allais principalement jouer aux arcades. On a eu un jeu d’arcade grandeur nature dans la première maison où j’ai vécu après l’université avec lequel on pouvait jouer au jeu vidéo Journey. On y incarnait les membres du groupe Journey qui devaient essayer de récupérer leurs instruments auprès d’une bande d’extra-terrestres. Si vous réussissiez à faire le tour du jeu – et ça, c’est malade – vous déclenchiez une cassette qui était derrière l’arcade et qui faisait jouer une chanson du groupe. Bon, on changeait toujours la cassette pour d’autres groupes qu’on aimait un peu plus, mais quand même!
Qu’est-ce que tu as étudié à Evergreen?
J’ai commencé par étudier les sciences politiques, mais je me suis réorienté vers les arts du spectacle, pour ensuite entrer en ingénierie de son et composition musicale. Je faisais de la musique électronique, mais vraiment expérimentale. Par contre, ma compétence principale était l’enregistrement sonore. Je pensais travailler dans un studio d’enregistrement à la fin de mes études et j’y ai même fait mon stage final. J’étais très intéressée par les techniques d’enregistrement expérimentales et la musique expérimentale.
Comment as-tu atterri dans le milieu des jeux vidéo?
Les programmes de conception sonore pour jeux vidéo n’existaient pas encore à l’époque, mais il s’est avéré que mon étrange mélange de compétences en musique expérimentale et en enregistrement était parfait pour ça. Une personne avec qui j’ai étudié s’est rendu compte qu’on avait été, par accident, parfaitement formés pour la conception sonore. Elle a été embauchée à Microsoft, pour ensuite être suivie par la majeure partie des 20 autres étudiants de notre cohorte. À l’époque, on travaillait sur tous les jeux que Microsoft produisait, comme quelques versions de Flight Simulator, des jeux de sport, Close Combat…il y avait une énorme variété de jeu et c’était vraiment amusant.
Quel a été le dernier gros projet d’enregistrement sur lequel tu as travaillé?
Tout juste avant de quitter 343, on a fait une séance d’enregistrement d’explosion en milieu aquatique à grande échelle. On a trouvé un ancien centre de détention juvénile perdu au milieu de nulle part qui s’est avéré être parfait pour faire des explosions sous l’eau. Je pense qu’on a dû installer 90 micros un peu partout. C’est d’ailleurs une philosophie de conception sonore à laquelle j’adhère, à savoir que plus la source avec laquelle tu travailles est bonne, plus elle est riche et variée, plus vous pouvez être créatif et meilleur est le résultat. Cette séance en est un excellent exemple. On peut simuler le son d’une explosion, mais c’est difficile à réaliser sans le vrai son d’origine. Et les jeux sont très différents des films dans la mesure où tu dois enregistrer le son sous différents angles. Cela permet d’obtenir un matériel beaucoup plus polyvalent.
Comment es-tu arrivée à Midwinter?
Je connaissais très bien 3 des 4 fondateurs puisque j’avais travaillé avec eux chez 343. J’ai commencé à travailler avec le fondateur principal, Josh Holmes, sur Halo en 2012. On a livré Halo 4 et 5 ensembles et on a travaillé sur Infinite avant que Josh ne parte fonder MidWinter. J’ai été chez 343 pendant sept ans et je faisais partie d’une équipe de 500-700 personnes avant de rejoindre l’équipe de Midwinter, qui était composée d’une trentaine de personnes. C’était exactement ce que je recherchais à l’époque. J’étais prête à être plus en contact avec mes projets, d’essayer des trucs plus indie. C’était important pour moi.
Comment c’était pour toi, tout ce changement?
Ce qui était vraiment rafraichissant chez Midwinter, c’était de voir la quantité de choses qu’on pouvait accomplir avec une petite équipe. Le développement n’était pas ralenti par les frais généraux et toutes les autres « patentes » qui peuvent empêcher une équipe de s’épanouir. J’ai aussi réalisé l’importance d’une culture d’entreprise. En fait, j’ai toujours su que c’était important, mais j’ai pu pleinement y réaliser l’impact des aspects positifs. Comme par exemple, lorsque tu te réveilles le matin et que tu peux vraiment prendre le temps d’engager les bonnes personnes et d’avancer vers la culture souhaitée avec les bonnes intentions, ça fait toute la différence. Quand c’est fait de cette façon, l’entreprise n’a pas besoin de faire appel à un comité chargé de tout changer parce qu’on s’est trop dépêché. De toute façon, je ne sais même pas si c’est possible! Mais bref, la culture s’implante de nombreuses façons. Principalement par l’équipe de gestion, mais c’est aussi très important de l’implanter par le recrutement et de bâtir les équipes en réfléchissant à la manière de maintenir cette culture. On a un travail qui fait en sorte qu’on est souvent pressé et où on doit respecter des dates de tombée. C’est facile de mettre de côté nos bonnes habitudes et d’en prendre des mauvaises si les fondations de notre culture ne sont pas assez solides. S’il y a quelque chose que je ne veux pas perdre de Midwinter, c’est bien cette culture. Si tu commences à faire des compromis sur ces choses, sur l’urgent au détriment de l’important, tout va s’écrouler.
Comment est-ce que Behaviour s’inscrit dans cette vision?
D’emblée, j’ai été agréablement surprise par le degré d’alignement que nous avions. Je ne savais pas qu’il existait une entreprise qui était autant en phase avec nous. On est synchronisé culturellement et dans la façon dont Behaviour aborde le développement. À chaque conversation que j’ai eue, j’en suis sorti en me disant : « Ah, c’est comme si on parlait à notre jumeau ! » Il y a quelques différences culturelles, même si on aime penser que les Canadiens et les Américains se ressemblent beaucoup, mais à chaque visite, à chaque conversation, j’avais l’impression que le lien se renforçait entre nous.
Qu’est-ce qui t’a le plus surpris de la part de Behaviour jusqu’à maintenant?
J’ai été très surprise par l’humilité des gens. On dirait que l’ego n’existe pas. J’ai toujours été du genre à vouloir travailler avec les gens qui n’ont pas d’ego – parce que j’ai l’impression que je peux en faire plus avec eux. Mais chez Behaviour, tout le monde est comme ça ! Ça rend les choses tellement plus faciles. Et c’est vraiment rafraichissant, parce que d’habitude, s’il y a des gens sans égos, il y en aura d’autres avec des égos géants !
Raconte-nous quelque chose de surprenant à propos de toi.
Je construis des synthétiseurs modulaires. J’en ai construit des centaines et j’adore souder.
L’autre chose est que je peux m’endormir n’importe où. Vous pouvez me mettre dans une salle de réunion bondée et très éclairée et, si je me sens à l’aise, je peux m’endormir. Ou à un concert. Bref, n’importe où si j’ai l’impression que c’est approprié de le faire. Je ne peux pas rester éveillée pendant le décollage et l’atterrissage d’un avion. Je dois dire à mes collègues de travail que je vais m’endormir. Je n’y peux rien !