GENS DE BEHAVIOUR
Marek Olejarz
Marek Olejarz est un Directeur artistique à Behaviour Interactif.
Depuis combien de temps es-tu chez Behaviour?
Je viens de célébrer mon 20ieme anniversaire, imaginez-vous?! J’ai eu 5 emplois avant, mais j’avoue que je ne me souviens même plus des autres studios tellement que ça fait longtemps!
Quel était ton poste quand tu as commencé chez Behaviour? Qu’est-ce qui t’a attiré ici?
Mon premier poste était un mélange de communication, de publicité et de graphisme. Le principal mandat était de réaliser le premier site web de Behaviour, des publicités pour les magazines, des logos pour des jeux, et plusieurs présentations Powerpoint. Ensuite, je me suis dirigé vers l’illustration et plus tard vers la direction artistique.
Ce qui m’a vraiment attiré chez Behaviour, ce sont les gens. Ce sont vraiment eux qui font Behaviour!
D’où viens-tu, t’es arrivé ici comment?
Jeune, je n’aurais jamais pensé travailler un jour dans le domaine du jeu vidéo. J’étais plutôt passionné par les mathématiques et la littérature. Après 2 ans et demi d’études en génie mécanique à McGill, j’ai fait une mineure en marketing pour ensuite recommencer des études en illustration et dessin animé. Quelques années plus tard, alors que je travaillais sur un dessin animé inspiré du Monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle, un ami qui travaillait chez Behaviour m’a proposé de venir le voir. Il m’a recommandé au directeur créatif de l’époque qui m’a proposé une entrevue. On s’est beaucoup apprécié et il m’a fait une offre géniale. J’ai ensuite terminé mon contrat en dessin animé et 6 mois plus tard je commençais ici.
Explique-nous ton arrivée au Canada.
Il y a bien longtemps déjà, je suis né en Pologne et mes parents, pour des raisons assez compliquées, ont dû quitter rapidement le pays. On s’est retrouvé en Algérie où j’ai passé 4 ans au bord de la mer dans la région époustouflante des Andalouses. C’est là que j’ai appris le français, et un peu l’arabe. C’est ce qui est probablement à l’origine de mon accent! Après l’Algérie, on est passé par la France pour arriver d’abord à Ottawa, puis à Montréal. De mes souvenirs, j’ai changé d’écoles une dizaine de fois, je crois, en tout …
Peux-tu nous dire ce qui a le plus changé en 20 ans dans l’industrie?
Je crois que le plus grand changement vient de l’arrivée des écoles spécialisées dans le jeu vidéo. Avant, on était entouré de gens d’horizons très différents, des profs, des architectes, designers graphiques, publicistes, entrepreneurs, écrivains… Ça donnait une saveur très particulière au studio. Un mélange merveilleux de gens très distincts qui avaient la même passion et des intérêts complémentaires. Là on devient un peu plus standardisé, mais c’est attendu d’un domaine qui atteint sa maturité.
Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton travail/de l’industrie?
De mon travail, c’est vraiment l’immense liberté de ce qu’on peut faire et avec qui on peut le faire. Je ne joue pas beaucoup, il y a quelques jeux que j’ai adorés, comme Elden Ring ou Witcher 3, mais vraiment pour moi toute la magie se trouve chez les gens avec qui je travaille. J’ai ce plaisir incroyable de retrouver chaque matin toutes sortes de personnes, de toutes les régions du monde, d’âges différents et aux expériences fascinantes avec qui on peut tout autant parler de Zelda que d’Asimov ou Jane Austen!
De l’industrie, c’est à quel point le jeu vidéo est à l’intersection de tous les domaines créatifs; on est vraiment au croisement de la musique, des arts graphiques, du cinéma, de l’art, de l’informatique, de l’animation et du marketing. C’est un mélange parfait entre la créativité, l’art et la technologie. Avec une innovation constante, l’apparition de l’intelligence artificielle et une imagination humaine sans limites, qui sait où on sera dans 5 ans!
Tu dois certainement avoir des passe-temps, n’est-ce pas?
Jeune j’ai eu l’immense chance d’avoir beaucoup voyagé. Du Belize au Honduras, en passant par le Costa Rica, le Mexique, Chypre, un paquet de pays européens, le Maroc, jusqu’au Japon, où on s’est fiancé mon épouse et moi, plus exactement à Kyoto sur le chemin des Philosophes, sous les sakuras en fleur… S’il y a une chose qui m’a toujours suivi pendant ces voyages, ce sont les sports nautiques; la plongée, le catamaran et, surtout, la planche à voile, que j’ai commencé au sud de Quimper dans un petit village nommé l’Île-Tudy. Étrangement, même si j’ai des photos de plages du sud magnifiques, c’est vraiment à Montréal que j’ai les plus beaux souvenirs, dont un particulier où avec mon catamaran je me suis retrouvé au centre d’une tempête ! Résultat; 4 heures dans le tumulte, une bonne vingtaine de blessures, dont quelques-unes assez originales!
Proche des sports nautiques se trouve la course à pied, un sport très solitaire qui m’accompagne pendant les voyages. Et s’il y a un magnifique souvenir que j’ai grâce à Behaviour, ce sont tous les joggings que j’ai faits au Chili, autour de notre studio qu’on avait à Santiago. Courir pendant l’automne dans les jardins de Mapulemu ou sur la côte de Valparaiso, c’est magique.
J’aime beaucoup écrire pour le plaisir aussi. J’ai suivi des cours de poésie à l’université et des cours d’écriture au CEGEP. Je me suis même fait plaisir en écrivant un livre. J’adore dessiner et tout ce qui touche à l’art visuel, mais j’avoue aimer autant l’écriture!
En terminant, est-ce qu’il y a un moment qui t’a particulièrement marqué pendant ta carrière?
Mes parents ne connaissent rien au jeu vidéo et ne comprennent pas grand-chose au domaine. Cependant, le journal La Presse a déjà fait un article spécial sur mon travail chez Behaviour et vraiment, le fait que ma mère ait pu voir mon travail dans un journal local qu’elle lisait, restera un moment très touchant pour moi …

Directeur artistique